lomedy

Déblatérations insensiques

Lundi 11 janvier 2010 à 22:44

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Les larmes chaudes coulent à flot, comme le sang qui s’échappe d’une blessure ouverte que l’on s’applique à rouvrir chaque fois qu’elle se referme. Elles glissent de l’âme, se frayant un chemin par les yeux, jusqu’à s’étendre doucement sur une surface déjà humidifié par les précédentes. Lorsqu’elles jaillissent, encouragées par un hurlement désiré mais que l’on prend garde de retenir, leur douce chaleur salée roulent comme une caresse sur la peau souillée de souffrance. Le sang nettoie la peau mais laisse sa marque rouge derrière lui, il en est de même pour les larmes. Leurs perles refroidissent doucement durant leur chemin et entament leur grand saut final, silencieusement, toujours encouragées par le halètement d’une respiration saccadée, parsemée de tentatives de cris, muettes. La souffrance éjecte l’eau vitale, comme le sang s’éjecte d’une blessure. Leur humidité réconfortante, leur chaleur, grisante, leurs caresses, tendres…la blessure cicatrise, le sang coagule, mais sans bandage, la blessure ne tardera pas à s’ouvrir de nouveau afin de laisser s’écouler son fruit, source de vie.

Samedi 9 janvier 2010 à 0:22

Partie dans un monde parallèle, où les sensations sont si différentes. Mes yeux, inaccoutumés à cette « nouvelle dimension » me font légèrement souffrir tandis que la musique, enfoncée dans mes oreilles, semble jusqu’alors, comme à son habitude, m’émerveiller. Je fais abstraction des gens qui m’entourent, tout espèce vivante ne semble pas palpable et source d’intérêt ici. Seuls les objets, et leur aspect si étrangement vivant et nouveau paraissent me prêter attention alors que je suis à leur merci, impuissante dans cette nouvelle galaxie que la fatigue me fait souvent visiter. Mais moi, humaine et vivante dans ce monde où ce sont les objets qui ont l’exclusivité, je suis impuissante. Je suis quand même là, tandis que les gens qui m’entourent sont loin, eux, loin de ce monde, loin de ces perceptions. Mon irruption, inopinée et improbable dans cette dimension matérielle perturbe cependant les accoutumés d’où leur insistance pourtant immobile sur moi. J’ai l’impression que les objets m’observent, me regardent malgré leur absence d’yeux, ils me toisent à leur manière, immobiles, mais tellement vivants. Autour de moi, une atmosphère de jugement, d’incompréhension et de curiosité plane, émanant des objets. Le matériel a le plein pouvoir sur l’immatériel. L’objet, ici, est vivant, puissant et tout cela est tellement inhabituel ! Ainsi, pour tenter de déranger le moins possible, je me fais objet immobile et observe ces maîtres entrain de m’observer. Réduite à l’état de chose, j’observe et subit pour découvrir au mieux ce nouvel univers, ces nouvelles perceptions.

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