lomedy

Déblatérations insensiques

Jeudi 12 août 2010 à 22:59


Délicatement différentes et grossièrement semblables, elles font des pieds et des mains pour laisser des marques sur tout support palpable. La trace d’une main sur une table, la marque d’un pied dans le sable. Personnelles, elles nous différencies de près, mais nous apparentes de loin. Partout où l’on passe, on les dépose, laissant notre marque ; on les appose, montrant notre passage. Complexes et intimes, elles s’expriment sur tout support, nous trahissant en toutes circonstances. Insolentes et inutiles, elle peuvent nous rendre service comme nous être défavorables. Cependant on les exploitent, pour ouvrir des portes ou pour retrouver quelque un. Identité et existence, elles ne sont pourtant pas preuve de vie. À large spectre, témoins de conséquences irréparables ; à petite échelle, symbolique sans importance, mais cependant pas inopinée. Marqueur évolutif autant de l’espèce que de ses progrès techniques, exhibé ou camouflé, les empreintes sont toujours là, simple dessin personnel, d’apparence incomparable, signe physique d’une âme qu’elle ne définit pas.
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Samedi 24 avril 2010 à 0:11

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Envie de me sentir libre… Je divague simplement, de pensées à pensées, c'est le début de la liberté. Commencer à ne plus maîtriser les idées qui nous traversent, les écouter toutes avec la même intensité, les mettant sur un pied d'égalité, les regarder passer, leur sourire gentiment, les exprimer sur une page, pourquoi pas, ou juste les évoquer sans pour autant les détailler. Tout d'abord, elles sont très nombreuses, elles se mélangent, on ne peut toutes véritablement les comprendre, mais à mesure que la liberté et l'acceptation de cette soudaine liberté s'installe, elles prennent un rythme plus lent, cessent de courir en tout sens, et marche lentement, prenant le temps de s'exprimer au mieux, de s'expliquer, de nous charmer... Les souvenirs prennent part à ce ballet d'idées, de pensées. Au lieu de quelques flashs intempestifs, ils se développent en véritables court-métrage. Nous partons alors encore plus profond dans nos pensées, donnant plus d’espaces à leurs libertés, plus d’attention à chacune d’elles jusqu’à ce qu’elles nous inonde et nous noient de toutes pars.

Dimanche 4 avril 2010 à 0:51

Des frissons, comme un léger vent froid qui joue avec ma peau, une contraction pour se protéger de cette attaque extérieure, comme un réflexe en réponse à l’agitation stimulante externe ; une succession de réflexes, les uns à la suite des autres créant un tremblement court et saccadé. La sensation de vies minuscules à la surface de ma peau comme des milliers d’organismes donnant vie à mes sens. Peu à peu, les muscles plus profond se contractent alors, entraînés par les stimulus de l’épiderme superficiel. Tout mon corps se recroqueville sur lui-même, afin de diminuer la surface de contact de cette agitation extérieure. Les simples frissons se manifestent alors en véritables tremblements, impossibles à arrêter, impossibles à maîtriser. Provoqué par le froid, la fatigue, quelques substances, la peur ou le mal aise, mes dents entament alors ce rythme percussif, si caractéristique. Lorsque ces tremblements sont provoqués par une atteinte intérieure, par une perturbation interne, rien ne peut les arrêter, rien ne peut les faire se calmer, rien ne peut les faire taire, les secousses se font plus ou moins importante, comme des décharges subies par un dipôle branché sous générateur alternatif, mais les périodes sont aléatoires, la fréquence changeante ainsi que l’intensité. Je suis soumise aux décharges de mon cerveau alors désordonné, commandant à mes muscles des contractions répétées, sous l’effet de quelques états plus ou moins bénins.

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Lundi 11 janvier 2010 à 22:44

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Les larmes chaudes coulent à flot, comme le sang qui s’échappe d’une blessure ouverte que l’on s’applique à rouvrir chaque fois qu’elle se referme. Elles glissent de l’âme, se frayant un chemin par les yeux, jusqu’à s’étendre doucement sur une surface déjà humidifié par les précédentes. Lorsqu’elles jaillissent, encouragées par un hurlement désiré mais que l’on prend garde de retenir, leur douce chaleur salée roulent comme une caresse sur la peau souillée de souffrance. Le sang nettoie la peau mais laisse sa marque rouge derrière lui, il en est de même pour les larmes. Leurs perles refroidissent doucement durant leur chemin et entament leur grand saut final, silencieusement, toujours encouragées par le halètement d’une respiration saccadée, parsemée de tentatives de cris, muettes. La souffrance éjecte l’eau vitale, comme le sang s’éjecte d’une blessure. Leur humidité réconfortante, leur chaleur, grisante, leurs caresses, tendres…la blessure cicatrise, le sang coagule, mais sans bandage, la blessure ne tardera pas à s’ouvrir de nouveau afin de laisser s’écouler son fruit, source de vie.

Samedi 9 janvier 2010 à 0:22

Partie dans un monde parallèle, où les sensations sont si différentes. Mes yeux, inaccoutumés à cette « nouvelle dimension » me font légèrement souffrir tandis que la musique, enfoncée dans mes oreilles, semble jusqu’alors, comme à son habitude, m’émerveiller. Je fais abstraction des gens qui m’entourent, tout espèce vivante ne semble pas palpable et source d’intérêt ici. Seuls les objets, et leur aspect si étrangement vivant et nouveau paraissent me prêter attention alors que je suis à leur merci, impuissante dans cette nouvelle galaxie que la fatigue me fait souvent visiter. Mais moi, humaine et vivante dans ce monde où ce sont les objets qui ont l’exclusivité, je suis impuissante. Je suis quand même là, tandis que les gens qui m’entourent sont loin, eux, loin de ce monde, loin de ces perceptions. Mon irruption, inopinée et improbable dans cette dimension matérielle perturbe cependant les accoutumés d’où leur insistance pourtant immobile sur moi. J’ai l’impression que les objets m’observent, me regardent malgré leur absence d’yeux, ils me toisent à leur manière, immobiles, mais tellement vivants. Autour de moi, une atmosphère de jugement, d’incompréhension et de curiosité plane, émanant des objets. Le matériel a le plein pouvoir sur l’immatériel. L’objet, ici, est vivant, puissant et tout cela est tellement inhabituel ! Ainsi, pour tenter de déranger le moins possible, je me fais objet immobile et observe ces maîtres entrain de m’observer. Réduite à l’état de chose, j’observe et subit pour découvrir au mieux ce nouvel univers, ces nouvelles perceptions.

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