Blanc est cette page avant que je ne la noircisse. D’une écriture propre et informatique, néanmoins belle et aisément lisible. De mots français se succédant, formant des phrases portant plus ou moins d’intérêts. C’est ainsi que je me regarde écrire.
J’entends encore des chants d’oiseaux, ce qui je dois l’avouer me rassure quelque peu. Il n’y en a plus dans Talence. Cette pluie cliquetant sur la toiture rouge, fait bercer les minutes, abreuve la verdure et étincelle dans la nuit alors qu’un lampadaire l’éclaire. La nouvelle technologie, peut donc aussi embellir ces choses déjà exquises au naturel. La nouvelle technologie est donc capable de ne pas tout gâcher. Par cette nuit humide, un sentiment paisible né, un apaisement soudain, oublié depuis si longtemps réapparaît à mon plus grand étonnement. Le doux vibreur d’un téléphone vient à parasiter mélodieusement cette musique calme et reposante. Cela ne me dérange aucunement, va même jusqu’à me décocher un sourire lorsque je vois écris le doux prénom Louis. Bien plus qu’un prénom, c’est un personnage, une personnalité, enfermée dans le passé, mélancolique d’une époque inconnu. Il est pourtant tellement jeune et innocent. Philosophie tant recherchée, tempérament tellement rare. Alors que je tente de fuir vers une autre pensée, apeurée de ne pas trouver de certitude concernant la précédente, je vogue vers des pensées bien plus effroyables. Autour de moi j’imagine alors des pins tombés lorsque la colère du vent eu, il y a quelques semaines, dévastée les forêts. Ce paysage, semblable à celui d’un lendemain de guerre sans mercis, horrifia le peu de sentiments qu’il me restait. Je me résigna donc, de nouveau, à chasser aussi cette pensée. Je me promenai ainsi, d’idées à pensées, tel un surfeur changeant de vague, ne prenant que le meilleur de la précédente, l’abandonnant dès celle-ci redevenue calme. Une recherche de sensations, d’apaisement, de défoulement et d’enrichissement. Alors que cette retranscription, totalement décousue, d’une partie des choses qui se passent dans ma tête, celle que je peux normalement contrôler, les minutes passent sans s’arrêter et semblaient, jusque là, ne pas me déranger. Des choses qui passent dans ma tête, il y en a des millions, parfois même plusieurs en même temps, mais il est dur pour moi de me concentrer sur toutes. L’essentiel reste dans le tri de ses choses, repérer les importantes, ou celles qui sont adéquates à mon tempérament présent ; c’est ça être perdu, c’est quand on arrive plus à trier ses idées, que notre être et notre contrôle est ensevelis sous une masse d’idées et de pensées en bordel, toute entremêlées, un esprit amplis de nœuds, telle une chevelure blonde bouclée. C’est alors que le soleil revient. Me voila reparti à parler de la banalité du temps, tellement facile à évoquer mais tellement complexe dans les faits. Des choses faciles à dire et durent à réaliser il y en a plein. Pourtant il me vient des pensées, des mémoires, des idées complètements décousues. Est-ce du à une intelligence limitée ou à un excès d’informations à traiter. Mon amour pour l’absurde me pousse à penser ainsi, à ne pas forcément chercher à ordonner mon être, à improviser, à me lancer sans préparation à la découverte du monde et à m’arrêter sur les choses pour les contempler et apprendre. Apprendre sans ranger mais en faisant néanmoins du tri.
Aucune histoire ne découle de tout ceci, aucun lien, aucun rapport, juste une tête, des pensées et une âme qui aime écrire, faisant couler des mots sur un papier afin de noircir une page blanche d’une écriture propre et informatique ; une âme qui se regarde écrire…