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     Tout comme nous, le ciel a par moment besoin de verser ses larmes, de grosses larmes emplies parfois de colère. Et puis quand il va bien il est tout sourire, avec un beau soleil. Tout comme tout, il est soumis à l'équilibre universel.
     Je perçois comme le ciel est malheureux et comme il retient ses larmes depuis trop longtemps.

     Les feuilles dansent au rythme des gouttes. À travers la fenêtre, le monde s'emplit de stries verticales. Le ciel semble se déchirer au rythme de grondements sourds, cris d'une douloureuse agonie, laissant paraître la lumière jaune éclaire pendant un si court instant.
     Sur le goudron, les gouttes s'écrasent en petits feux d'artifices limpides. Les feuilles des arbres s'efforcent tant bien que mal d'amortir leur chute en se courbant doucement sous leur poids plume. Certaines gouttes ont un transfert direct de ciel à terre où elles s'enterrent sans mal. D'autres rencontrent dans leur périple toutes sortes d'obstacles sur lesquelles elles s'écoulent, glissent, sans manquer de laisser leur trace, humide, fluide et transparente matérialisée par des formes aléatoires presque invisibles.
     Puis les stries verticales s'estompent, les râles d'orages semblables à des reniflements malheureux s'éloignent et un vent tout doux vient sécher les feuillages tel un mouchoir blanc et propre. Les larmes sont tombées, la crise est passée, la blessure du ciel d'où sort les lumières blanches se referme et le vent balaye les traces de la tristesse.