lomedy

Déblatérations insensiques

Dimanche 20 septembre 2009 à 18:50

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On est sans cesse là, à courir après le temps, tentant de le rattraper, tant bien que mal. On ne cesse de nous répéter d’anticiper, toujours plus, qu’il vaut mieux être en avance…et plus on s’agrippe à ces principes, plus le temps passe plus vite, plus il semble s’accélérer et c’est le cycle infernale de la poursuite, toujours à la suite du temps, tentant de le rattraper, d’acquérir de l’avance sur lui. Vient alors la fatigue, écrasante, provenant d’un manque d’endurance dans cette course folle ; le temps, lui est bien entraîné. Alors on décide de s’arrêter, épuisé. Le temps, lui, ne s’est pas retourné et continu son sprint alors qu’on est arrêté sur le bas côté, essoufflé. On lâche tout, on laisse tout filer entre nos doigts, on craque, tandis que le temps continue de courir, toujours aussi vite puis un peu moins vite au fil du temps, comme un lièvre qui doit tirer un coureur d’endurance ou un appât destiné à être poursuivit ; mais on reste las, on l’ignore. C’est alors qu’il se met simplement à marcher, jusqu’à s’arrêter totalement. On est alors léthargique, comme comateux dans un monde parallèle où notre temps n’avance plus. Les minutes qui passent nous paraissent alors interminablement longue et ennuyeuse. Un dégoût général s’établie, une envie de rien, une lassitude insatiable accompagnée d’une fatigante paresse. L’observation de la société mouvante, encore dans la course toujours plus rapide de ce temps infernal nous fait apparaître notre décadence et la déception tout comme la solitude se mêlent aux autres ressentis. Pour décoller de cet état léthargique, c’est comme de démarrer en vélo. Un vélo arrêté avec une petite remorque que les lourdes minutes d’inactivités remplissent. Lorsque la volonté d’enfourcher à nouveau le véhicule afin de « rattraper le temps perdu » nous prend, il faut alors exercer une force considérable sur les pédales pour parvenir à tirer la remorque. On galère, on sue, on souffre mais peu à peu la remorque se vide et on reprend de la vitesse et c’est le moment choisi par le temps pour courir à nouveau. C’est alors repartie pour une course folle effrénée sur les routes de notre courte existence. Si l’on s’arrête fatigué sur le bord de la route, la remorque se remplie et il est d’autant plus difficile de repartir. Le temps ne devrait pas être poursuivit mais seulement nous accompagner et nous guider, dans une parfaite harmonie qu’il ne semble pas près de nous accorder.

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